Live Report – Onura Dojo Sound System Meeting – Dijon (21) – Une rencontre de qualité qui valait le déplacement !

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Live Reports

En ce samedi d’hiver 10 février à Dijon, le Sound System dijonnais MystiRoots HiFi invitait les parisiens Indy Boca Sound pour un meeting de high level à l’Espace Onura. Les deux Sounds équipés chacun de 6 basses jouèrent jusqu’au petit matin pour le plus grand bonheur des aficionados… Basile et Sista Rosadub y étaient, ils vous proposent un live report détaillé pour revivre cette soirée inna Culture Dub !

Onura Dojo Sound System Meeting

 

Il est 15h30 et j’embarque seul dans un TGV à destination de Dijon. Quatre heures et un train plus tard, je suis arrivé à bon port, enfin pas tout à fait, il me reste en réalité une petite vingtaine de minutes dans les transports dijonnais afin d’arriver réellement à ma destination, l’Espace Onura situé tout au nord de la ville. Avant de parler plus en détail de la soirée et de son déroulement, il faut noter que cette soirée se passe dans un lieu associatif composé de deux salles. Une première salle, pour le bar, plus petite, qui a l’avantage de proposer un nombre d’assises assez important et qui rend l’espace plutôt chaleureux. De nombreux.euses massives boivent un verre ensemble en discutant dans une atmosphère assez festive. La seconde salle où va se passer le meeting est assez grande, tellement que seule la moitié du lieu est réellement utilisée pour cette soirée. Un simple carrelage et des murs blancs, peu de décorations et la salle est complètement plongée dans l’obscurité. Seules quelques lumières derrière les control towers permettent de s’y repérer.

MystiRoots Hi-Fi

MystiRoots Hi-Fi est un Sound System de Dijon créé par Lord Abel, dub producteur. Pour ce meeting, ils étaient accompagnés de Sista Caro au micro, Shesta Fay à la guitare et Bamboli au trombone. Un magnifique stack de 6 basses bien colorées trônait au fond de la salle. La control tower était positionnée sur le côté, en haut de cette dernière était placé un préamp Sage Sound 5 voies, une belle rangée d’amplis Crown et pour alimenter les subs un ampli Void Infinite V8 qui fera ses preuves tout au long de la soirée. De l’autre côté, nous avions le Sound System parisien Indy Boca Sound. Ils ont choisi de répartir leur sono en deux stacks de 3 basses, très imposants aussi et surtout assez rares de voir ces plans de scoops en 21″. Ces derniers étaient amplifiés par des amplis Powersoft de la série K. Pour ce qui est du préamp, le collectif parisien jouait sur un JB 5 voies face à la sono. Deux sonos bien différentes en somme, entre la configuration des boîtes, la taille des haut-parleurs, le positionnement des crews face au public ou bien les deux amplis basses.

J’arrive dans la salle peu après 22h. MystiRoots Sound vient tout juste de commencer. À la fin du premier disque, je comprends que les deux Sound vont jouer en se passant la main après avoir respectivement joué trois morceaux, tout ça tout au long de la soirée. Ils enchaînent alors avec un 45t sorti sur le label Tasha, ‘Wanted’ de Midnight Riders et sa version ensuite. D’ailleurs, les deux crews joueront systématiquement la version des morceaux joués pendant ce meeting. Pour finir ce court segment, Abel finira par un autre 45t, cette fois sur African Museum, le label de Gregory Isaacs, lui-même au chant, avec le titre ‘Black A Kill Black’. On aura le droit à une superbe interprétation de Sista Caro sur la version. Indy Boca prend le relais avec un bel enchaînement de 45t, notamment avec le titre ‘Understanding’ de Mikey Spice sur le label Stingray. Cette production New Roots fait son plus bel effet juste avant de revenir dans les années 70 avec un killer Roots de Roman Stewart : ‘Praise Jah’ sur le label Hungry Town. Les Dijonnais décident de reprendre avec un 45t dans le même esprit que le Stingray joué précédemment, sorti dans les années 2000 sur le label Ffrench : le morceau ‘Black Man King’ de Luciano résonne alors dans la salle. Le collectif continuera avec un autre New Roots, mention spéciale pour la version plus que killer qui hypnotisera la foule. Quoi de mieux pour finir ce segment qu’un 45t de chez Twinkle Brothers, le morceau ‘Sabbath Day’ qui ne manque pas de faire danser les massives.

Indy Boca

Début des hostilités avec Indy Boca qui passe cette fois sur le format USB avec le titre de Dub Judah, ‘Jah Shaka Rock’ et une magnifique version sur laquelle on commence à entendre gronder les 21″ de plus en plus. Le crew finira avec un dubplate que je ne connais pas, et cette fois on y est, les Parisiens d’Indy Boca ne rigolent plus, la sono sonne déjà bien fort et la ligne de basse sortie directement des haut-parleurs de 21″ écrase petit à petit les gens dans la danse. Absolument pas désagréable, au contraire, l’immersion est telle que j’en oublie presque les 4h de TGV qui m’ont permis de venir ici. Je reprends mes esprits et c’est alors à MystiRoots d’enchainer, Ils commencent avec le superbe titre ‘Ethiopia’ de G.T. Moore. Ensuite, le premier 12″ de la soirée va être joué : il s’agit du morceau ‘No Justice’ de The Meditations réédité sur le label Scandal. Il a l’air d’être temps pour MystiRoots de nous montrer ce que leur Void V8 (ampli basse) a dans les entrailles. Quoi de mieux pour ça qu’une production récente taillée pour le Sound System : le classique ‘Come Now Africans’ de Sylvan White, les 6 scoops du Sound dijonnais expriment alors une autre sonorité, aussi présente que les 21″ de Indy Boca, mais en même temps très différente. Il n’est même pas 00h et pourtant les deux sonos sont sur un bon rythme de croisière, une belle expérience Sound System avec deux univers différents.

Il reste donc encore cinq heures de soirée, la danse s’est presque entièrement remplie, c’est alors qu’Indy Boca recommence avec un set dubplate plus qu’efficace, avec notamment une production d’I-tist qui fait son plus bel effet sur les massives dijonnais. Je décide après ça de faire un tour dehors pour la première fois afin de reposer aussi bien mes jambes que mes oreilles.

Ambiance

Il m’a fallu très peu de temps pour revenir à l’intérieur profiter de ce meeting de qualité. J’ai dû louper un set de MystiRoots, lorsque je reviens c’est toujours au tour du Sound parisien de jouer. Il est environ une heure du matin, et quel plaisir que de continuer à entendre du Roots. Cette fois, c’est un dubplate du chanteur Ijahman Levy gravé par leur soin sur un polyvinyl 12″, ce morceau prend toute son importance avec un dub cut hypnotisant joué à la suite du vocal, le morceau est bourré d’effets qui s’envolent les uns après les autres, un régal pour les oreilles. S’ensuit alors une pre-release de King Alpha et Jacko, qui préparent un album ensemble, le morceau fait mouche et retourne la danse. Ils finissent alors ce segment avec ‘Rise Up’ de Bunnington Judah, sorti en 2020 sur leur label Sweet Waters Records et un dub mix exclusif qui met les percussions du morceau très en avant.

Le public dijonnais est bouillant, il commence à faire de plus en plus chaud dans la salle. Le Sound System local démarre alors un segment de 3 tunes en formation live band, l’opérateur à la basse, Sista Caro au micro, Bamboli au trombone et Shesta Fay à la guitare. Un changement d’univers brusque mais qui met tout le monde d’accord. En effet, l’arrivée des instruments fait entrer la danse dans une toute autre dimension. La foule reste bouche bée devant la performance et le collectif enchaîne les trois morceaux de ce segment avec la même configuration. Il est assez rare de voir ce genre de live en Sound System, je fus agréablement surpris. Léger changement d’ambiance ensuite : les crew enchaînent alors les passages de 3 tunes chacun durant une bonne heure et mettent en valeur alors des productions plus récentes pour le plus grand plaisir des Dijonnais qui dansent avec une énergie folle. Les deux collectifs poussent alors leurs sonos respectives encore une fois un peu plus loin pour une expérience physique des plus agréables.

À 2h30 du matin, on approche lentement de la fin de la soirée. Pour l’instant, on suit toujours le même schéma, 3 morceaux plus les versions par crew, mais plus pour longtemps, car après un hommage à Jah Shaka de la part des deux Sounds : ‘Shaka Never Die Today’, dubplate Wood Harmony du côté d’Indy Boca et ‘Shaka Warrior’, de Ras Teo du côté de MystiRoots, il est alors grand temps d’accélérer et d’entamer le chemin qui mènera ensuite au dub-fi-dub. Mais l’heure n’est pas encore venue pour ça, les crews décident alors de jouer deux disques chacun pendant encore une bonne heure.

Lord Abel 

C’est au tour des Parisiens d’entamer cette fin de soirée. Pas une seule seconde à perdre, les deux compères d’Indy Boca décident de frapper fort très fort avec un big dubplate tout droit sorti du studio Itrol Tower de Leeds avec le célèbre Bunnington Judah. Le dubplate s’intitule ‘Praises’, le crew a pour habitude de mettre ce morceau en avant dans leur sélection. « I rise up early in the morning… » la voie de Bunnington Judah retentit alors dans toute la salle, la ligne de percussion entêtante du morceau commence alors à tourner petit à a petit en boucle dans la tête et dans les corps des massives dijonnais. Trente bonnes secondes passent, Sawah l’opérateur décide alors de laisser parler la sono et active alors les 6 basses en 21″, d’un coup la danse prends alors une autre tournure tout le monde danse avec une intensité folle, ce morceau ne laisse personne indifférent et les massives sont alors traversés par les puissantes basses de la sono parisienne.

Il est 4h15 et c’est l’heure du dub-fi-dub. La fin de la soirée arrive à grands pas, mais les massives ne manquent pas d’énergie. MystiRoots Sound System profite des dernières ressources du public pour jouer une production récente Stepper du producteur dijonnais Souljah Warrior. Quant aux Parisiens, ils décident ensuite de faire redescendre l’atmosphère avec le superbe titre d’Israel Vibrations ‘We A De Rasta’. Quelques disques et dubplates sont joués, puis arrive le moment fatidique des last tunes. Le Sound System local finira sur une production Black Legacy Records avec l’anthem ‘Wisdom’ de Keety Roots, mention spéciale à Shesta Fay qui accompagnera le morceau à la guitare pour notre plus grand plaisir, et la soirée se clôturera sur un titre de Jah Shaka, ‘Rasta Deh Yah’, joué en 45t, back to the foundations pour cette fin de soirée. Le public quitte lentement la salle et je décide d’entamer la longue route pour rentrer à Rennes. Je ne suis absolument pas déçu du voyage en Bourgogne et je reviendrai avec grand plaisir à l’espace Onura si c’est pour voir un meeting aussi qualitatif.

Texte : Basile
Photos : Sista Rosadub

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  • Merci beaucoup, en lisant l article j ai eu l impression de revivre la soirée qui est un souvenir magique et puissant!!! Merci Basile , merci Sista Rosa Dub pour la force et à bientôt à Dijon ou ailleurs… la terre est grande et nos steppa shoes sans limite 😉one love Sista Caro et merci Alex😉🫶🙏🏼

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  • Sur la photo du bassiste ce n est pas Shesta Fay mais Lord Abel de mystiroots hifi

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