Addis Pablo - In My Father’s House - Le site de la Culture DUB

Addis Pablo – In My Father’s House

il y a 10 ans

Si vous aimez le mélodica, vous aimez Augustus Pablo. Et si vous aimez Augustus Pablo, alors vous apprécierez le premier album de son fils Addis. Sortit il y a plusieurs mois déjà, « In My Father’s House » est une vraie pépite mettant parfaitement en valeur ce mythique instrument à vent.

Addis Pablo - In My Father's House — Addis Pablo – In My Father’s House

Il y a parfois certains « fils de » qui tirent en quelque sorte avantage de la popularité de leur nom de famille pour tenter de percer dans le milieu, même lorsque le talent n’est pas toujours au rendez-vous (on ne donnera pas de nom !)… Rassurez-vous, c’est loin d’être le cas d’Addis Pablo, fils du grand Augustus Pablo. Celui-ci assume d’ailleurs complètement son statut en intitulant son premier LP « In My Father’s House ».

Ayant grandi dans l’environnement musical de son père, Addis se lance sérieusement dans la musique vers l’âge de 15 ans, puis se retrouve rapidement à emprunter l’instrument favori de son père, le mélodica. Pris sous l’aile d’Earl « China » Smith après le décès de son père en 1999, celui-ci l’introduit à son groupe d’artistes que l’ont connaît sous le nom d’Inna de Yard. Sa première expérience live a lieu en 2007 sous la forme d’un hommage à son père. C’est en 2010 qu’il rencontre le producteur/selecta de Trinidad Ras Jammy, avec lequel il se met à produire ses propres sons roots et dub sur son propre label Suns Of Dub. Il sort en 2013 son premier single 10″ « Present Selassie Souljahz In Dub », chaleureusement reçu par les critiques.

Ce premier album « In My Father’s House » est produit par Marc Baronner sous le label hollandais JahSolidRock, qui a entre autres produit des albums pour Chezidek et Earl 16. C’est justement ces deux artistes que l’on retrouve parmi les nombreuses collaborations de l’album, avec Earl 16 qui ouvre le bal des featurings de sa voix douce avec le superbe single « Evolution », hymne à la nouvelle génération justement. On aura tout de même eu droit avant cela aux premières notes du melodica d’Addis sur le même riddim ouvrant l’album. En suit une version dub, trame que l’on retrouvera avec plaisir presque tout au long de l’album (version mélodica d’abord, puis version chantée et/ou version dub) et qui en fait la vraie originalité du LP.

On retrouve ensuite (bien que brièvement) le vétéran Sylford Walker, suivi d’un autre vétéran, Prince Alla, délivrant le message rasta sur « Giving thanks », suivi d’une superbe version Nyabinghi « Rockers Trodding Jah Road ».

Un des morceaux de mélodica que l’on apprécie particulièrement est le « Walls of Jericho », sur lequel on ressent le pouvoir entrainant de l’instrument, qui on le rappelle était auparavant (et l’est encore pour certains) considéré comme un jouet. Il est suivi d’une seconde version de toute aussi bonne qualité à travers de laquelle on découvre avec plaisir le « dub poet » Jah Exile.

Le dernier featuring de l’album est donc signé Chezidek, avec un morceau que l’on trouvait déjà sur son album « The Order of Malchezidek », renommé pour l’occasion « Thanks and Praise », précédé et suivi de versions melodica et dub efficaces. Les deux derniers riddims proviennent également du même album de Chezidek, mais les versions mélodica d’Addis Pablo en valent définitivement la peine.

C’est donc un ensemble musicalement très varié de 17 titres que nous offre Addis Pablo, et c’est cet aspect hétérogène que l’on retiendra principalement de cet album, avec bien sûr l’habilité du fils d’Augustus Pablo au mélodica. Bref, un album que tout fan de reggae et de dub se doit de posséder !

On vous recommande également le documentaire « In my Father’s House Documentary » sorti parallèlement à l’album pour en découvrir davantage sur Addis Pablo et l’héritage de son père :

Addis Pablo – In My Father’s House (JahSolidRock Music)