En ces temps troublés, le succulent label suisse Fruits Records, revient en ce début d’été, avec trois sorties vinyles délicieusement conçus, sur un riddim composé par The 18th Parallel ! Trois versions différentes donc, avec trois chanteurs différents ainsi… Le ‘Four Horsemen Riddim’ roots d’obédience stepper nous replonge dans une très riche période jamaïcaine, j’ai nommé la fin des années 70. Les chanteurs eux aussi, nous inondent de timbres vocaux si emblématiques de cette île lointaine qui résonna et résonne encore à travers le monde. En effet, Jah Blast, Benjammin et le trio The Mighty Gravillons, posent leurs voix tantôt délicates, tantôt graves, et leurs textes engagés empreints tantôt de réalisme sur la situation mondiale tantôt sur la situation spirituelle. De la musique pour danser certes, pour méditer aussi et prendre conscience !

Débutons avec le chanteur Benjammin, bien connu des aficionados de Roberto Sanchez, qui soi dit en passant s’attellera à la version dub sous jacente ! Le chanteur anglais scande un message de paix, d’unité entre tous les humains. A l’inverse de tous ces nombreux bellicistes qui nous gouvernent. Ces ‘Warmonger’ qui ne se soucient guère de la vie des peuples. Jetant leurs guerriers à tout va, dans des batailles n’interessant que les puissants. La version dub est magnifiquement réussie. La section cuivre prend tout son ampleur grâce aux effets savamment maitrisés, et la rythmique vire à la quintessence de ce que le dub fut et est. Comment extraire, souligner, parfaire, redorer, sublimer un morceau déjà beau ? En voici un exemple que seuls quelques maitres en la matière sont capables de faire, et assurément Roberto Sanchez en fait partie !

Continuons avec le trio The Mithty Gravillons ! Ici, nul besoin de signaler que le plongeon va être stupéfiant. L’âge d’or du roots reggae s’ouvrira aux premières notes chantées. Le message est clair : ce monde en effondrement mérite que l’on se batte pour lui, et pour nos enfants avant tout. La peur est palpable devant tant de souffrances, d’inégalités, mais l’espoir est vif et reste intact dans la résonance de la vibration du morceau. La version dub introduit quelqu’un qui va ravir les amateurs de saxophones. Le new yorkais Anant pradhan a ici la part belle et c’est bellement qu’il va nous égailler les tympans et nos encéphales endoloris.

Terminons avec Jah Bast. Chanteur suisse méconnu mais assurément étonnant. Un timbre en harmonie avec le message délivré. Il s’agit ici d’amour avec un grand A, celui provenant d’un ailleurs, aux couleurs paradisiaques. Nul besoin de préciser ce que signifie ‘Far I Love’. Les rasta ont ceci de magique, que la vibration essentielle de leur musique, transpire d’une ode à l’amour et l’harmonie. Une connexion divine, un pont entre deux mondes, cette essence mystique inspire toujours autant. Le label suisse Fruits records et tous les collaborateurs de ces gemmes sonores vous le prouverons !

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