Live Report – Qui Sème Le Son #7 – Diff’Art, Parthenay (79) – Retour sur la soirée Reggae Dub du festival qui aura apporté son lot d’émotions !
La septième édition du festival Qui Sème Le Son avait lieu du 26 septembre au 4 octobre 2025 à Parthenay dans les Deux-Sèvres, porté par l’association Diff’Art et de nombreux partenaires locaux… Après trois premières soirées éclectiques mêlant rock et musiques alternatives, celle du 4 octobre laissait enfin place au Dub et au Reggae, avec des artistes tous aussi talentueux les uns que les autres : Youthie, Zentone et Fatbabs ft MC Davojah & Cheeko ! Retour sur cette soirée plein d’émotion et de très grande qualité grâce aux clichés et au ressenti de Manu Hoorelbeke inna Culture Dub !

Pour la clôture de ce festival, Qui Sème Le Son #7, la programmation était aussi diversifiée qu’alléchante avec donc Youthie, Zentone et Fatbabs, mais aussi à l’extérieur la DJ Régine Tonic ainsi que la « Tiny Disco » de Michel Mercury. L’ambiance est au rendez-vous dès les premières heures, la jeune et talentueuse Youthie ouvrant le bal !

La productrice, compositrice et multi-instrumentaliste parisienne a eu la lourde tâche d’accueillir le public dans cette salle qui s’est remplie assez rapidement. Les compositions issues de son dernier album « Alma de Parajo », ainsi que de « Gecko Tones » et « The Roots Explorers », se suivent et mettent rapidement le public dans l’ambiance. Youthie impressionne d’emblée par la diversité de ses instruments à vent qu’elle manie avec une dextérité remarquable : flûte pour les passages plus aériens, trompette pour les envolées cuivrées, accordéon chromatique qui apporte cette touche folk inattendue, et même cornemuse électronique sur deux titres qui surprennent agréablement l’audience. La richesse et la justesse de son jeu, accompagnées d’une scénographie sobre mais lumineuse qui met en valeur chaque instrument, font rapidement leur effet.

Sur scène, l’artiste navigue d’un instrument à l’autre avec une fluidité qui témoigne de sa maîtrise technique, mais aussi de sa capacité à tisser des liens entre les sonorités. Les productions dub jouées sont aussi riches par la diversité des instruments que par les styles dont elles s’imprègnent. Le public se trémousse volontiers sur les ambiances hispaniques évoquant les rues de Barcelone, celtiques rappelant les terres d’Irlande, ou plus traditionnelles reggae-dub. Les titres mêlent à merveille ces influences, empruntant aussi bien au ska qu’au dub le plus roots. La jeune artiste nous fait voyager d’une atmosphère à l’autre sans jamais perdre le fil de ce qui caractérise son univers musical. L’audience suit volontiers le mouvement, danse et s’imprègne des mélodies. Une ouverture de soirée plus que réussie, qui pose parfaitement les bases de ce qui nous attend.

Le deuxième groupe à monter sur scène est Zentone, et l’attente dans la salle est palpable. Le collectif vient nous présenter son dernier projet collaboratif, né de l’union de deux groupes que l’on peut qualifier d’ambassadeurs du dub français : Zenzile et High Tone. À cela vient se mêler la voix envoûtante de Jolly Joseph, que l’on retrouve également aux côtés de Doc Charty avec les Dub Shepherds. Nous avions donc rendez-vous avec l’Histoire, et le public le savait bien, massé devant la scène dès l’entrée des musiciens. Ce troisième et dernier opus nommé « Messenger » est passé en revue devant une foule admirative de cette rencontre majestueuse. Les sonorités dub puissantes sont portées par sept instruments parfaitement synchronisés – guitares saturées, basse profonde qui fait vibrer les corps, claviers planants, batterie implacable – et surmontées par la voix impeccable de Jolly Joseph. Tantôt dansante sur les riddims les plus entraînants, tantôt mélancolique sur les morceaux plus contemplatifs, sa voix guide le public dans un voyage émotionnel intense.

Le public danse ou s’émeut au gré des mélodies de Zentone, levant les bras sur les montées en puissance, se balançant doucement sur les passages plus atmosphériques. Jamais la salle ne désemplit, chacun semble conscient d’assister à quelque chose de spécial. Le style reste percutant du début à la fin, et les spectateurs ne faiblissent pas sous les rythmiques dynamiques du live mix proposé par le groupe. Entre moments de transe collective où la foule ne fait plus qu’un et passages plus introspectifs, c’est toute l’intensité et la complémentarité de cette collaboration qui se dévoilent sur scène. Les échanges entre musiciens sont visibles, regards complices, sourires partagés, comme si cette fusion entre Zenzile et High Tone était une évidence. La communion entre les artistes et le public est totale, les frontières s’effacent. Un moment de grâce qui restera gravé dans les mémoires de tous ceux présents ce soir-là.

Enfin, c’est Fatbabs qui nous fait l’honneur de fouler le plancher de la salle Diff’Art, toujours aussi garnie malgré l’heure avancée. Venu jouer les créations de son dernier album « This Love is Forever » pour sa tournée This Tour is Forever , c’est avec les deux MC Davojah et Cheeko, parfaitement complémentaires dans leurs flows respectifs, que le DJ continue de garder le public dans la même ambiance festive. Les platines tournent, les basses résonnent, et la salle répond immédiatement. Les sonorités plus dynamiques et modernes, teintées de cette production léchée qui caractérise le style de Fatbabs, font groover l’assistance sans temps mort. Le public reprend régulièrement les paroles des productions de l’artiste en chœur, notamment celles où Naâman pose sa voix. À ces moments-là, c’est un véritable instant de partage et de communion entre tous. Les bras se lèvent, les voix s’unissent, et l’émotion est palpable dans toute la salle. Pour qu’à jamais sa voix résonne et que nul ne l’oublie, c’est le cas particulièrement sur le titre éponyme qui porte le nom de l’album. Le refrain, enregistré peu avant la disparition de Naâman, se mêle aux couplets de Pressure Busspipe et Marcus Gad, créant un moment d’émotion intense où célébration et recueillement se rejoignent. On sent que pour Fatbabs comme pour le public, ce morceau revêt une dimension particulière, un hommage vibrant à celui qui n’est plus là physiquement mais dont la présence se fait sentir à travers chaque note. Le set de Fatbabs laisse aussi largement la place aux deux acolytes qui l’accompagnent ce soir et qui collaborent également sur l’album.

Davojah et Cheeko ont l’occasion de poser leurs flows en mode freestyle sur scène, s’emparant du micro à tour de rôle pour des interventions énergiques qui électrisent encore davantage l’atmosphère. Les deux MC se répondent, se complètent, jouent avec les instrus que balance Fatbabs. Davojah nous fait par ailleurs une reprise remarquée de ‘Elle me dit‘, le banger sorti quelques semaines auparavant avec Biga*Ranx, sur lequel Cheeko reprend les paroles de ce dernier avec une aisance et un flow qui font mouche. Le public connaît les lyrics par cœur et reprend en masse, transformant la salle en un immense karaoké géant. Fatbabs a également fait venir un troisième invité, en la personne de TLR, jeune artiste venu poser sur quelques-uns de ses riddims.
Durant la toute la soirée, le public pouvait se prélasser dehors proche du bar extérieur afin de se désaltérer ou se restaurer au food-truck. Également nous avions l’occasion de partager un moment musical riche grâce à la Dj Regine Tonic qui a mis l’ambiance jusqu’à la fermeture de cette édition du festival, et là c’est tous les styles qui sont représentés, tu rock à l’électro, il y en avait pour le tout monde ! Et que serait un festival, sans Michel Mercury ? Le Dj Bressuirrais a lui aussi fait parlé ses talents dans sa « Tiny Disco », une mini discothèque, ou lumières et fumées lourdes se mélangent aux sons des années 80-90-2000, dans un cabanon où seule une dizaine de personnes ne peuvent entrer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ceux qui y sont passé y ont pris du plaisir, et pour reprendre le qualificatif d’un festivalier, « c’était ridiculement Génial ! c’est un Génie » .
Une clôture magistrale pour ce festival Qui Sème Le Son #7, qui aura su honorer la scène dub et reggae française avec une programmation de haute volée. Entre découvertes instrumentales, retrouvailles avec des légendes du genre et hommages émouvants, cette soirée restera dans les annales du festival. Le public repart comblé, des images et des sons plein la tête, avec déjà l’envie de revenir l’année prochaine pour une huitième édition qui s’annonce tout aussi prometteuse !
Texte et Photos : Manu Hoorelbeke | Culturedub.com / Focus-live.com
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