Live Report – HIM Dub Festival #4 – Rapoula Do Côa (PT) – Sept jours de Dub, de conscience et de communion au bord du Côa !
Du 25 au 31 Août 2025 avait lieu la quatrième édition du HIM Dub Festival à Rapoula Do Côa au Portugal ! Un chemin vers les vibrations de Trois Corner Sound System pris par Jojo Travel and Roll pour Culture Dub, qui nous partage son ressenti, de magnifiques portraits et plus de 300 photos, nous transmettant la philosophie de ce festival au milieu de la nature où Bien être, Spiritualité, Respect, Rastafari, Reggae, Dub, Sound System et Amour font communion !

Il est 5h47. Le soleil se lève doucement sur les collines de Rapoula do Côa. Les dernières basses du Dub Temple s’éteignent dans un souffle, comme un dernier battement de cœur. Allongé dans l’herbe encore humide, je savoure ce moment suspendu. Le HIM Dub Festival touche à sa fin, et je sais déjà que cette semaine laissera une empreinte durable, mais à cet instant là je ne sais pas encore a quel point.

️ Le chemin vers la vibration
L’arrivée s’est faite après un passage par une région dont le paysage a été ravagé par le feu, et enfin j’arrive dans un petit village, niché dans le parc naturel de la Serra da Estrela. Il y a du monde, les rues sont bloquées, on s’arme de patience et je sens déjà qu’il se prépare quelque chose de spécial. À l’entrée, un bénévole me sourit : “Welcome home, brother.” Et c’est exactement ce que je ressens. Ici, pas de foule oppressante, pas de stress. Juste une communauté réunie autour d’une passion commune : le Dub et la culture Sound System. Je pose mes affaires à la tente et je pars direct découvrir le site du festival. Et là c’est la surprise! Je suis sous le choc, époustouflé par la scène qui se présente à moi. Une rivière cristalline, des collines verdoyantes, des sentiers de terre rouge… et au loin, une grosse sono (Hitman & Fiza et 48 roots) qui font les balances… des gens qui se baignent: je suis au paradis!
J’aperçois une corde pendue à un arbre au bord de l’eau, sans réfléchir j’y cours faire un beau premier plouf dans l’eau.

Trois scènes, une seule fréquence
Le site s’organise autour de trois espaces : le Dub Temple, la River Station et le Roots Garden. Chacun a son ambiance, son tempo, son âme. Le Dub Temple, véritable cathédrale de basses, accueille les sessions nocturnes les plus intenses. La River Station, posée au bord de l’eau, est parfaite pour les après-midis de chill. Le Roots Garden, plus intime, favorise les rencontres et les sélections roots profondes. “Ce festival, c’est un rêve pour tout soundman” me confie Jah Watchman, juste après son set. “Le public est à l’écoute, les vibes sont pures, et le cadre… regarde autour de toi, c’est le paradis.” Paradis / international family, ce qui va vibrer le plus en moi et que je vais le plus entendre… Ici toutes les nations se mélangent, les langues aussi. Sans complexes, on commence dans une langue puis on enchaine sur l’autre. Et si on ne se comprend pas par les mots, on comprend les sourires.

Des artistes engagés, des messages puissants
La programmation est un voyage en soi. Chaque artiste apporte sa couleur, son message, sa vibration. J’ai été transporté par les flûtes de Don Fe, les lyrics tranchants de Danman, les sélections militantes de Jah Militant, et les productions hypnotiques de Brizion. “Ce n’est pas juste de la musique” me dit Beni Roots, croisé près du stand de vinyles. “C’est un outil de guérison, de résistance, de connexion. Ici, on joue pour élever les consciences.” Et les festivaliers le ressentent. “Je suis venue seule, sans connaître personne” me confie Léa, 26 ans, de Lyon. “Mais dès la première nuit, j’ai dansé avec des inconnus comme si on se connaissait depuis toujours. C’est ça, la magie du Dub.”

律♀️ Bien-être, spiritualité et reconnexion
Chaque matin, je commence la journée par une séance de yoga sur une plateforme au bord de la rivière. Le chant des oiseaux, les arbres tout autour de moi, le bruissement de l’eau et les rayons de soleil qui reflètent pour danser sur les arbres… tout invite à la présence. Le « Healing« , des ateliers de méditation, de massage, yoga, breathwork et des cercles de paroles femmes et hommes, tout au long de la semaine. “Le Dub, c’est une fréquence qui agit sur le corps et l’âme” explique Rita, prof de yoga venue animer un atelier. “Ici, on ne vient pas juste faire la fête. On vient se réaligner.” Un autre kiff bien unique c’est la Dubwise Alchemy, 4 jours de formations au live mix avec le master Kibir la Amlak sur un mini sound system qui déboite de VAS audio. Une opportunité unique d’apprendre la technique de mix dub.

Nourriture consciente et artisanat vivant
Côté restauration, le festival mise sur le végétarien, le bio et le local. Je découvre des plats savoureux, des jus frais, des infusions maison. Chaque repas est un moment de partage. Le marché artisanal regorge de trésors : bijoux, vêtements, encens, instruments, tous faits main. “Ce n’est pas un simple stand” me dit João, artisan portugais. “C’est une extension de mon cœur. Chaque objet que je vends porte une intention.”

Culture Rastafari
La culture Rasta est omniprésente au HIM Dub Festival, bien au-delà des sélections musicales. Le Rasta Corner, véritable carrefour spirituel, accueille chaque jour des reasoning sessions où l’on débat de repatriation, de justice sociale, de l’histoire du mouvement et de la philosophie de Haile Selassie I. Autour du Rasta Corner, on trouve aussi le restaurant « Ital food« , où les plats végétariens sont préparés sans sel ni produits transformés, dans le respect des principes de vie naturelle. « Food is your medicine & your medicine is your food » !
J’ai la chance de pouvoir rentrer dans la cuisine et je tombe sur l’artiste Empress Black Omolo en train de cuisiner ! Je l’interroge sur ce que signifie Ital food et pourquoi cette forme d’alimentation : « Ital c’est vitale, c’est la nourriture naturelle, la médecine. On fait la promotion de ce qui est royal pour le corps, l’âme, les émotions. Ici on vient pour la bonne musique, pour s’inspirer, se soigner et tout ça se passe aussi dans l’estomac. Alors depuis longtemps les rasta woman les rasta man chantent « Ital is vital » une nourriture sans produits chimiques, pas de viande, rien des animaux, que des plantes vibes ! »

Mais le moment le plus fort reste la cérémonie Nyabinghi, organisée au coucher du soleil. Les tambours résonnent, les chants s’élèvent, les corps vibrent. “C’est notre manière de prier, de nous relier à Jah et à nos ancêtres” m’explique Ras Levi. Cette présence Rasta, loin d’être décorative, donne au festival sa colonne vertébrale spirituelle. Elle rappelle que le Dub est né d’une quête de vérité, de justice et de retour aux racines. La selectress Hana Mercy me partage un de ses moments les plus marquants du festival : Un de mes moments préférés cette année a été celui où, passant par hasard devant la cour rastafari, j’ai entendu le nom de Mansa Musa mentionné lors d’une séance de raisonnement. J’avais déjà entendu son nom dans la musique à maintes reprises, mais je n’en connaissais pas vraiment l’histoire. Écouter là, dans cet espace, et découvrir sa sagesse, sa richesse et son héritage a été une expérience enrichissante. Cela a connecté la musique que j’aime à une compréhension historique et culturelle plus profonde, et c’est devenu l’un de ces moments où l’on se sent à la fois instruit et spirituellement connecté. Parfois, ce ne sont pas les grands moments empreints de basses qui sont retenus, mais ces petits moments plus délicats, où l’on est souvent seul, qui créent une connexion plus profonde avec la musique.

Une communauté intergénérationnelle
Ce qui me frappe, c’est la diversité des visages. Des enfants qui courent pieds nus, des anciens du village qui se promènent, des familles entières venues camper. Une zone est dédiée aux plus jeunes, avec des activités créatives, des contes, des ateliers nature. Et une atmosphère de joie et d’ouverture à l’autre, qui fait qu’on papote avec tout le monde. “C’est la première fois que je viens avec mes deux filles,” me confie Karim, 38 ans. “Elles ont adoré. Et moi, j’ai pu danser toute la nuit en sachant qu’elles étaient en sécurité.”

Représentation des femmes dans le Dub
La représentation des femmes au HIM Dub Festival est bien plus qu’un enjeu symbolique : c’est une affirmation nécessaire dans une culture Sound System encore trop souvent dominée par les voix masculines. Cette année, plusieurs artistes, activistes et sélectrices ont pris la scène et la parole pour rappeler que le Dub est aussi une affaire de femmes. Dans les sélections comme dans les ateliers, les femmes ont apporté leur sensibilité, leur force et leur vision. Leur présence renforce l’équilibre du festival, et ouvre la voie à une culture Dub plus inclusive, plus juste, et plus vibrante. Romane me confie « Le passage de Vixen à la River Station, qui arrivait juste après un talk sur la place des femmes dans le milieu sound system. Elle a livré un set puissant et a fait joliment honneur aux femmes. On a pu aussi voir une banderole « More women on stage » dans la foule et sur la scene, ce qui faisait un bel écho aux émotions ressenties et témoignages entendus plus tôt ! » Sur l’aspect tranquillité, Léa de Lilith propaganda me partage « 3 ans que je viens et j’ai jamais eu de soucis avec des gars ,contrairement à d’autres festivals, soirées. On souffre moins du regard masculin et de leurs comportements. On se sent plus légitime d’être libre… On dirait une grosse colonie de vacances ! »

Une écologie vécue, pas affichée
Le respect de la nature est au cœur du festival. Toilettes sèches, tri des déchets, gobelets réutilisables, sensibilisation permanente… mais surtout, une vraie conscience collective. Personne ne jette, tout le monde ramasse. Et en plus de ça tout le monde en arrivant reçoit des semences bio, puis un savon et du dentifrice en poudre artisanal biodegradable… incroyable ! Quel message. “On ne peut pas prôner l’unité et détruire la Terre en même temps” résume Ital Soup. “Le Dub, c’est aussi une manière de vivre.”

Le Dub comme chemin
Le dernier soir, je m’assois seul face au Dub Temple. Les basses me traversent, les voix m’enveloppent. Je ferme les yeux. Je pense à tout ce que j’ai vécu. À tout ce que j’ai ressenti. Le HIM Dub Festival n’est pas un simple événement. C’est un rite de passage. Une reconnexion. Une prière. Je suis marqué, je fais maintenant partie de cette famille, je sais que j’ai un endroit où je retournerai pour vivre à nouveau cette sensation de communion autour des valeurs qui me sont chères, avec de belles personnes et dans un lieu magique.
Je vous laisse avec la traduction de ce poème de Hana Mercy :
« S’allonger dans le courant de la rivière,
sentir les basses nous guider.
Des ondulations sonores parcourent le courant,
le battement de cœur de HIM Dub, un rêve conscient.
Tambours et échos réveillent l’âme,
les vibrations s’élèvent et nous unissent.
Chaque voix, chaque esprit, tous appartiennent,
dans le son sacré, nous sommes égaux, nous sommes forts.
L’eau et les basses se mêlent harmonieusement,
des vagues de rythme sans fin.
S’unissant, les cœurs s’alignent,
sous le soleil et la lune divins. »
Merci à Chloé et tous ls activistes du HIM Dub Festival,
Immense Large Up à toutes les merveilleuses personnes rencontrées !
Report & Photos by Jojo Travel and Roll
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