Live Report – Festival Ouaille’Note 2025 – 12 & 13 septembre 2025 – Vasles (79) – Une ambiance chaleureuse pour deux jours de festivités intensément riches en rencontres et en Culture !
Les 12 et 13 Septembre 2025 avait lieu la onzième édition du Ouaille’Note Festival à Vasles, dans les Deux-Sèvres, ou se produisaient Danakil, Bill X, Tairo, Christophe Mali, Luiza, Mahom, Pierre Hugues José, Andrik Airways, Radio Byzance, Jael, Youthie et Alain ! L’affiche était si alléchante que le festival annonçait complet avant l’ouverture des portes…. Retour sur cette édition si chaleureuse, familiale, aux prestations de grande qualité, grâce aux magnifiques clichés et au ressenti de Manu Hoorelbeke inna Culture Dub !

Après l’accueil chaleureux de l’édition 2024, c’est avec un plaisir non dissimulé que je retrouve cette ambiance si particulière qui fait le charme de ce rendez-vous musical des Deux-Sèvres, en tant que « BêÊÊNÉVOLE » !
Dans cette petite commune de 1 700 habitants, située au cœur de la Gâtine à équidistance de Parthenay, Poitiers et Niort, l’esprit familial du festival opère une fois encore avec magie. A mon arrivée, je retrouve avec un grand bonheur mes comparses photographes et vidéastes : Erwan, Damien, Sylvia, Maël ainsi que Baptiste (Ligne Jaune) sans oublier les techniciens Damien et Florian aux lumières et à la régie (entre autres) !

Au Stade Abel Chargelègue, l’équipe du festival a une nouvelle fois orchestré une programmation éclectique qui confirme la réputation grandissante du Ouaille’Note. De la scène principale installée sous le gymnase communal à la scène « Chill » nichée près de l’espace camping, le festival propose cette année encore une expérience complète, pensée pour tous les publics et tous les rythmes. La programmation 2025 mise sur un savant mélange centré autour des cultures Reggae, Dub et Électroniques. La scène principale accueille une line up qui fait la part belle aux sonorités jamaïcaines avec Andrick Airways, Christophe Mali (membre fondateur de Tryo), Danakil et Taïro côté reggae. Les explorations dub et électroniques sont représentées par Luiza, Radio Byzance et Mahom, tandis que l’ouverture vers d’autres horizons se fait avec Mandø (gagnant du tremplin du festival) et Pierre Hugues José pour le rap/hip-hop, ou encore Bill X pour ses incursions techno. Cette cohérence stylistique reflète l’ADN du festival : proposer un voyage sonore cohérent autour des musiques de résistance et de rassemblement. La scène « Chill » s’inscrit parfaitement dans cette logique avec Jael et son électro-dub le vendredi, puis Youthie et ses sonorités dub/reggae le samedi, soutenus par le collectif Alain et La Baignade Sound System, DJ/selectas spécialisés dans le dub aux styles variés, qui tisse le lien sonore entre ces sessions prolongées jusqu’à 5h du matin.

Côté restauration, le festival propose cette année des frites maison et un plat chaud pour accompagner les soirées musicales. Les food-trucks Roule Tonton et AfroBfood assurent le service après les concerts et le samedi. L’espace Chill dispose même d’un bar à huîtres dès 10h30 pour les amateurs de produits de la mer. Le festival ne se contente pas de proposer de la musique. Laser Game Evolution Poitiers Sud investit les lieux le samedi avec Laser Game, blind-test et combats de sumos, tandis que Woopy On Off anime l’espace avec ses jeux de Corn’hole et Molkky. Le tournoi de palets prévu à 14h30 et le Buzzer Quizz Info proposé par le CSC du Pays Thénezéen à la même heure complètent cette offre ludique. Cette approche globale fait du Ouaille’Note bien plus qu’un simple festival de musique : c’est un véritable laboratoire du vivre-ensemble, où la culture devient prétexte à créer du lien social dans un cadre rural dynamique et ouvert sur le monde. Un esprit que l’on ressent dès les premiers instants et qui nous donne envie d’y revenir, année après année.

Un peu de chiffres : c’est cette année, la onzième édition du festival Ouaille’Note, et il attire toujours autant sinon plus, puisque les ventes des places en ligne ont suffi à remplir la jauge quelques jours auparavant et ce n’est pas moins de 1500 personnes par jours qui sont venus fouler le parterre du site. Le camping était aussi bien garni, même si une bonne partie des festivaliers étaient plutôt locaux. La restauration et rafraichissements ont également rencontré un franc succès, et il faut d’ailleurs saluer l’ensemble des bénévoles en place pour leur implication. On peut noter également la présence de divers partenaires sociaux et culturelles comme l’association Diff’Art (Parthenay) venue présenter sa saison Culturelle (comme prochainement son festival Qui Sème le Son), et son engagement et action au niveau local, ou préventifs avec Ekinox (Poitiers), ici comme mal d’années pour leur mission de prévention et réduction des risques en milieux festifs en matières de drogues, et de médias locaux encore Radio Gâtine qui assurait pour la première soirée une émission en directe dans l’enceinte du Festival et interviews d’artistes.

Visuellement, le festival a aussi refait peau neuve, où le site a été mis en valeur et repeint avec la collaboration des habituels et talentueux Graffeurs Rebeb et Isaure, qui ont cette année convié Jam, Swel, Syrk, Easy, Dané, Zen et Syndrome. Et il faut le dire, quel travail… Les fresques majestueuses sont en totale adéquation avec l’esprit du festival, fun et percutantes !
Vendredi, premier jour des festivités, après avoir posé nos affaires et (re)découvert le site, 19h30 marque le début des concerts en salle et c’est Mandø qui ouvre le bal. Jeune MC thouarsais, c’est lui qui a gagné le tremplin du festival. Lui et son équipe ont chauffé la salle avec son rap virevoltent. Accompagné par son Dj et épaulé par quelques invités, Mandø passe en revue ses compositions. La foule déjà bien garnie se met dans l’ambiance et ses fans locaux ont bien aidé à cela. Entre Hip-hop dynamique et ses phrasées mélancoliques, on assiste là à une belle mise en abîme pour cette onzième édition du Ouaille’Note Festival.

Deuxième artiste à fouler la scène, c’est Pierre-Hugues José, qui vient nous présenter son set Hip-Hop. Le Savoyard, (docteur en neurosciences, s’il fallait le rappeler), plonge le public dans une ambiance bien plus délirante. Du Rap aux allures plus Pop, mais toujours fidèle à l’image du chanteur, vrai et enchanteur. Les textes passent bien et ceux qui l’avaient découvert sur ses différents projets « Comment qu’c’est » (2023) ou « L’école des Femmes » (2024), ou qui le découvraient ce soir n’ont probablement pas été déçu du phénomène. Loin des clichés des Rappeurs traditionnels, il apporte une touche non-traditionnelle et festive dans cet univers souvent plus trash et corrosif, tout en en gardant l’esprit, raconter une histoire, et qu’on aime ou non, ça plait.

Place au troisième groupe de la soirée et loin d’être inconnu dans le secteur (après être déjà passé au festival des « Arts’Osés » en 2023), ou ailleurs, dépassant les frontières, c’est au tour de Danakil de se placer sur la scène aménagée à l’image de leur tournée. La salle est comble et l’ambiance est chaude sous le toit du gymnase. Emmené par Balik et ses musiciens, le groupe transcende la foule. Nous avons l’occasion de partager un excellent moment aux rythmes du dernier projet « Demain Peut-être » pour une grosse partie du concert, ou de certains titres légendaires du groupe, comme un ‘Marley‘ revisité et surtout surmonté par le sax de Bozo (toujours aussi scintillant sur scène). Bref, il fallait y être pour apprécier la prestation et le Reggae toujours aussi rassembleur et entrainant de Danakil !

C’est à Radio Byzance de maintenir la foule dans le rythme et après le Reggae, c’est au Dub, ou plutôt à l’électro-Dub de se faire sa place. Les trois Tourangeaux sont prêts à faire sauter le public et à faire découvrir leur univers, comme on su le faire à l’époque Ondubground ! Radio Byzance c’est un groupe qui a déjà un long vécu sur les scènes frontalières et désormais au niveau national et il faut dire que leur dernier projet « Just cross the River » fait son effet (lire la chronique). De ses compositions aux collaborations le trio composé de Kaïdo, Ajna et DS (Alba, Chloé et Camille) nous a joué une performance des plus détonantes et la puissance de leur jeu scénique et musical emballent rapidement le public. Les divers instruments (Derbouka, Violon, Saxophone, Mélodica…) entraînent facilement les festivaliers dans leur univers. Une prestation sans faute, et beau moment de partage, avant de laisser une dernière trace Tourangelle en fin de set avec la venue surprise de l’artiste Lamann (Leira Sound System) sur le titre ‘T.O.U.R.S‘ !

Pour cette fin de première soirée à l’intérieur, c’est Mahom que nous avons le plaisir de retrouver. Joris, désormais seul, clôturera cette fin de soirée avec un Dub, qui traverse et explose les frontières du style. Beaucoup plus centré sur l’électro Live, les basses sont plus présentes, et les BPM plus rapides qu’à l’habitude. De quoi surprendre un peu son public habituel, il reste néanmoins que le set est efficace. Le dernier album « Rainbow Machine » sorti en ce début d’année 2025 passe en revue toutes les facettes et les facultés créatives de l’artiste, du doux ‘Petit Nuage‘ au tonitruant ‘Lacrymo‘ (lire la chronique). Les festivaliers sont encore là pour faire la fête, Mahom leur apporte ce qu’ils veulent, et ça bouge encore dans la salle qui n’a que peu désemplie. Le set se termine par le magnifique ‘Le temps de l’amour‘ (ft. Luiza), qui sonne désormais comme un hymne à chaque passage de l’artiste sur les scènes qu’il traverse.

Pour les derniers festivaliers voulant profiter de l’ambiance électrisante du festival, on se retrouve à l’espace Chill ou Alain et la Baignade Sound System ont pris le relai. Le camping a proximité ne dort pas encore totalement puisque pas mal de monde est venu aux devants de la nouvelle scène de cet espace gratuit pour les festivaliers. Les tunes s’enchainent jusqu’à ce que Jael prenne le contrôle des machines. L’artiste de 1988 Records met une sacrée ambiance. Son Dub novateur et ravivant fait encore bouger les massives souhaitant profiter des installations. Jael, jeune prodige de l’électro-Dub hexagonal nous fait partager un dernier bon moment avec ses productions et remix issus de ses différents projets « Moonlight » ou « Illusion » par exemple. La scène est illuminée, sont accolés deux stacks de Sound System, plongeant tout le monde dans une atmosphère mystérieuse et chaleureuse, bercée aux rythmes des basses percutantes et envoutantes des sons joués par le Dubmaker Montpelliérain. Après plus d’une heure de show, Jael laisse sa place à Alain & Co pour clôturer ce vendredi en musique.

Deuxième jour de Festival et même si le temps n’est pas tout à fait avec nous, on repart pour une seconde journée bien chargée, avec au choix, du repos pour les couche-tard, au camping, ou animations à l’espace Chill accompagnées du Sound System remis en service pour l’après-midi, en attendant le début des concerts en soirée. On ne s’ennuie donc pas ici, et les averses n’arrêtent personne. On reprend le chemin du gymnase à 19h30, où Andrick Airways s’installe. Habituellement en Duo, c’est en Trio ce soir, que le groupe entame le début de la deuxième soirée de concerts intérieurs. Le Reggae léger et enchanteur du chanteur accompagné de Déborah, percussionniste et de leur bassiste, nous berce dans une ambiance dansante et entêtante. Les musiciens, locaux également, n’ont pas manqué de montrer leur plaisir de partager la scène avec les autres artistes de cette soirée. Leur set, bien que raccourci, a permis au public de découvrir des morceaux de leur premier album « Réveillez-vous » et de leur nouvel EP « Dans ma Cabane », déjà un succès grâce au titre éponyme qui les a fait connaître.

On retombe ensuite, un peu dans notre adolescence, avec Christophe Mali, dont on connait son parcours avec le groupe Tryo. C’est en trio, accompagné de son guitariste et son batteur, que Mali foule les planches. Ses compositions extraites de son dernier album « Humains » ainsi qu’un medley de quelques titres phares de Tryo avec qui il a longtemps tourné font chavirer les festivaliers, attentifs et réceptifs. La chanson Française aux allures Reggae/Pop se fait une belle place entre les divers styles représentés lors de l’évènement, et même si les averses son encore présentes à l’extérieur, nous restons dans une atmosphère bien chaleureuse à l’intérieur.

Luiza, jeune chanteuse Indie, Pop métissée prêtant sa voix aux productions aux tendances Pop / Dub / Cumbia et véritable pépite de la scène actuelle, ne fait que confirmer sur scène tout l’engouement que de nombreux auditeurs lui porte. Sa voix si envoutante mêlée à merveille au jeu du saxophone et de la trompète de ses deux acolytes qui l’accompagnent raisonnent avec bonheur dans la salle et pour le plus grand plaisir de tous. Sa notoriété grandissante lui vaut une sécurité renforcée derrière les crash-barrières, à tel point qu’il n’est pas très aisé de faire sa place pour les photographes et médias venus assister à ce show. Un set garni de titres issus de son récent album « Fantastik », mais aussi avec LE morceau qui l’a propulsée dans une autre dimension, ‘Soleil Bleu‘, composé par Bleu Soleil (lire la chronique), repris en masse par les fans, et qui lui donnera l’envie de se laisser porter au-dessus du public, pour une balade musicale, littéralement. Quatrième artiste à performer, Luiza et ses deux musiciens auront assuré avec perfection.

Quand le Reggae est à l’honneur, rien de tel que Taïro pour le représenter lors d’un évènement, et les programmateurs ne s’y sont pas trompé. Cinquième artiste à se présenter sur la scène du Ouaille’Note, Taïro et ses musiciens ont su se montrer à la hauteur des attentes pour une des dernières dates de leur « 360 Tour ». Les textes percutants portés par les basses incisives et les rythmes groovy sont immédiatement scandés par le public, et ce moment de communion est tellement beau à voir que bénévoles et artistes ou invités derrière le rideau aux côtés de la grande scène ou techniciens se prêtent au jeu et reprennent également les paroles des titres principalement issus de son double album « 360 », ou quelques titres comme ‘Bonne Weed‘ réinterprété dans un style plus Dancehall et dansant. Taïro et son live band nous offre une prestation de qualité, mise en valeur par le jeu de lumières proposé ainsi que la bonne ambiance générale.

Dernier artiste ce soir, à faire vibrer les murs du Gymnase, et dans un tout autre registre, BillX se positionne derrière ses machines. On passe du Reggae à la musique Rave, mais le public est encore présent, plus jeune pour les plus connaisseurs, mais aussi d’auditeurs de tous âges, découvrant sans doute ce producteur. Il faut dire que ça bouge, et les BPM élevés mettent en exaltation les amateurs. On notera un remix du titre ‘Machtou Pichtou‘ (Perceval). Les non-habitués à ce genre de musiques, comme moi, pourront tout de même reconnaitre l’excellent travail de BillX, et son jeu de scène qui sont en complète adéquation et mettent le public en ébullition.

La pluie ayant décidée de ne pas se calmer et la fatigue des deux jours se faisant bien ressentir, j’ai fait malheureusement dû faire l’impasse sur l’espace Chill où Alain, puis Youthie ont tout de même assuré leurs prestations. Néanmoins, de l’espace réservé aux bénévoles, nous avons tout de même pu apprécier quelques titres de cette dernière artiste, qui aurait mérité un temps plus clément lui ayant permis d’apprécier la qualité de ses compositions, comme ‘Zumska‘ qui a résonné au-delà de cette scène ouverte.
Deux jours de festivités à Vasles, assurément intenses et riches en rencontres et en Culture. Invité pour la deuxième année, je tenais également à remercier infiniment les bénévoles et membres fondateurs de l’association Ouaille’Note : Corentin, Thomas, Thibaud, François, pour leur bienveillance et l’accueil des plus chaleureux, ainsi que tous ceux qui nous ont pris en charge dès notre arrivée, aux Artistes également pour leurs prestations et cette magnifique communion… Mais aussi au Public, passionné, respectueux et fidèle. à l’année prochaine ?!
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Textes et Photos : Manu Hoorelbeke
Article rédigé en collaboration avec Focus-live.com
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