Outlook Festival 2011 à Pula, Croatie

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InaLive Reports

Imaginez-vous un festival qui réunirait la crème de la scène dub internationale. Rajoutez-y quelques stars du reggae, des légendes de la drum & bass, ainsi que les meilleurs représentants du dubstep. Tout ça dans un endroit idyllique, un ancien fort qui surplombe la mer, quelque part sur la côte adriatique… Ca fait rêver? Bonne nouvelle, ce paradis existe bel et bien, et nous avons eu la chance à Culture Dub de pouvoir y goûter! Décollage pour la Croatie, direction Pula et l’Outlook Festival, le plus grand événement de bass music d’Europe!

Welcome to Fort Punta Christo, Pula !

Il y a quelques mois, lorsque nous tombons un peu par hasard sur la programmation du Outlook Festival 2011, nous restons bouche bée. Le choc passé, c’est décidé : cette année nous partirons à Pula, sur la côte croate, pour vivre l’expérience Outlook, soit 4 jours de bass music (reggae, dub, dubstep, jungle, d&b…) quasi non-stop dans un endroit magnifique ! Passons les longs mois d’attente et de préparation, et venons-en directement aux faits.

Jeudi 1er Septembre :

Après un long voyage qui aura duré plus de 12 heures (!), nous débarquons en Croatie 2 jours avant le festival, le temps de se préparer physiquement et mentalement aux 4 jours intenses à venir… Le festival débute le jeudi 1er septembre, et commence pour nous vers 21h. Le bus qui fait la navette entre notre camping et le festival nous dépose à l’entrée, où les festivaliers viennent tour à tour récupérer leurs si précieux bracelets. A vrai dire l’endroit ne paye pas de mine, mais nous sommes encore loin de ce qui nous attend, à environ 2km à pied. Entrés sur le site, il faut maintenant se décider entre les 8 concerts qui ont lieu en même temps (rien que ça !) et par conséquent partir en direction d’une des 8 scènes du festival.

Ce sera la « Main Stage », la plus grosse scène du festival situé sur « le port » (dockside). Aménagé pour l’occasion, l’endroit peut accueillir près de 6000 personnes, et nous ne sommes pas très loin du compte à notre arrivée. Sur cette superbe scène, est en train de se produire la légende des sound systems, David « The King » Rodigan. Idéal pour se mettre en jambe, le sélecteur nous abreuve de dubplates (Alborosie, Damian & Stephen Marley…), avant de rendre hommage, comme à son habitude, aux pionniers de la musique jamaïcaine (Desmond Dekker, Prince Buster). Rodigan nous gratifiera également de son quart d’heure Bob Marley, qui commence par un mix inédit du « Sun Is Shining », suivit des titres les plus connus du roi du reggae : « Could You Be Loved », « Is This Love » ou encore « Buffalo Soldier ». Le public, composé à 85% d’anglais, reprend les chansons en chœur, sans erreur bien sûr, ce qui nous change du yaourt chanté par les français… Il faut préciser que le festival a été créé par des anglais et pour des anglais principalement, le prix des réservations étant affichés en livres par exemple.

Ce public de connaisseurs est d’ailleurs impatient de voir le concert qui va suivre sur cette même scène, celui de Gentleman’s Dub Club. Pour être franc, nous ne connaissions pas ce groupe avant Outlook, mais après avoir écouté quelques morceaux sur le net, nous voulions absolument les voir en live! Formé à Leeds il y a (seulement) 5 ans, Gentleman’s Dub Club est un groupe de 9 musiciens fortement influencés par le ska anglais des années 80, à quoi ils mêlent de nombreux style : le roots, le dub stepper et même le dubstep. Très énergique, leur prestation est une vraie invitation à la fête, et oblige la foule à danser, malgré la chaleur bien présente encore à cette heure là, et même toute la nuit…

Soom T & disrupt (Jahtari)

Avec toutes ces émotions on en oublierait presque les autres scènes… Direction donc la « Mungo’s Arena », the place to be pour tout amateur de dub! Pour rejoindre notre point de chute, la route est longue, ce qui nous permet de découvrir un peu plus ce magnifique site et les abords du Fort Punta Cristo. Nous entrons dans l’antre des Mungo’s Hifi, une cour intérieure du Fort où se trouve une petite scène, et surtout la superbe sono des écossais, séparé en 2 stacks. Sur scène justement, c’est disrupt de Jahtari qui est au contrôle, accompagné de Solo Banton au micro. Le son est lourd, et le deejay nous livre une belle performance, avec des extraits de son nouvel EP chez Jahtari, dont le terrible « Music Addict » ou le plus ancien « Kung Fu Master ». La pétillante Soom T fait ensuite son entrée sur le puissant « Star Wars » version 8bit, suivit par de nombreux titres du LP « Ode To a Carrot », qu’elle interprète en compagnie de Dr King, jeune MC de Leeds qui vient de la rejoindre sur son tout nouveau label, Renegade Masters.

Earl 16 & Mad Professor

Même si beaucoup ne comprennent pas tout ce qu’elle dit (aïe, l’accent écossais !), lorsque Soom T encourage le public à monter sur scène à la fin du show, elle se retrouve bien vite à l’étroit pour interpréter l’excellent « Dirty Money »!

Avant de rejoindre la grande scène, nous nous arrêtons quelques instants sur une scène extérieure, sobrement intitulé « Outside The Fort », où les amateurs de jungle ont pris place. Quelques pas de danse, et nous voilà repartit direction le port, pour terminer cette première soirée en beauté avec Mad Professor. Celui-ci doit sa présence au festival grâce au désistement de Barrington Levy, tête d’affiche dont le show a été annulé quelques semaines auparavant. Au final, nous ne sommes pas forcément perdant au vue de la qualité du plateau proposé en remplacement. Pour accompagner le Professor, pas moins de 4 chanteurs, et pas des moindres : Macka B, Earl 16, General Levy et Tippa Irie! Tous interprèteront leurs plus grands hits sur des riddims dubbés par le crazy Professor, même General Levy et son hymne jungle « Incredible »! Il y a du monde sur scène, et personne n’en loupe une miette, comme Mark Iration qui filmera toute la session avec son téléphone! Une excellente prestation, comme il y’en aura beaucoup d’autres les jours suivants…

Vendredi 2 Septembre :

A l’Outlook Festival, la musique est jouée en flux quasi continu, et les activités proposées sont nombreuses dès le midi sur le site du festival. Ainsi, les plus sportifs disposent d’un terrain de basket et les plus acharnés peuvent déjà commencer à danser.  Sur la « Dock Stage », c’est O.B.F et Blackboard Jungle venus de France avec leurs sonos qui régalent, et proposent tout les jours un soundclash entre différents artistes, peu importe le style. Enfin, les accrocs au farniente peuvent évidemment profiter des kilomètres de plage, et attendre patiemment les concerts du soir…

Twinkle Brothers

Le vendredi ne déroge pas à la règle et propose une affiche de qualité, avec notamment la prestation des Twinkle Brothers sur la grande scène que nous attendons avec impatience. Ce n’est visiblement pas le cas de tout le monde, la fosse étant relativement vide. De manière générale, le public de l’Outlook n’est pas vraiment fan de roots, le festival s’étant plutôt spécialisé sur le dubstep, et dans une moindre mesure, le dub et la drum & bass. Tant mieux pour nous, nous pouvons nous approcher au plus près de la scène, et assister à un super show. La musique des Twinkle Brothers est tout ce que l’on aime, roots pour nous faire planer, avec des phases dub voire ska, pour nous faire skanker ! Les frères Grant nous proposent un best of de leur répertoire, avec des big tunes tels que « Jahovia », « Faith Can Move Mountains », ou encore « Africa ». A coup sûr la meilleure prestation roots reggae du festival, et même la meilleure à laquelle on est assisté depuis un moment, tout festival confondu !

On change ensuite complètement de style, avec l’arrivée sur scène du producteur anglais The Bug, accompagné du mc Flow Dan. Activiste de longue date de l’underground londonien, Kevin Martin est un véritable touche-à-tout, un multi instrumentiste aux nombreux projets solos ou en groupe, tels que God, Techno Animal, King Midas Sound, et donc The Bug dont la musique est un melting-pot d’influences : dancehall, dub, hip-hop, noise, dubstep, techno… Le début du show, introduit par Tippa Irie, se révèle alors très original, même si le soufflé retombe un peu par la suite. Ce qui est étrange, c’est qu’il ne mixe pas ses morceaux, se contentant d’une simple sélection, qui vire au dubstep trop vite…

Pas le temps pour autant de se laisser abattre, puisque Congo Natty enchaine juste derrière. Véritable pionnier de la jungle music, Congo Natty aka Rebel Mc aka Conquering Lion (!) est l’un des premiers à avoir associé le reggae et son message rasta à des sonorités électroniques au début des 90’s. La « Main Stage » se remplit vite, sur scène comme devant, et les chanteurs font apparition : les habituels Tenor Fly et Top Cat, le raggamuffin Daddy Freddy, et la jeune MC Phoebe. Le set de Congo Natty débute (et finira également) par un Bob Marley, suivit d’autres classiques de roots (John Holt, Toots & The Maytals) pour attaquer ensuite la jungle. Les massives sont présents et se délectent de cette sélection old school, avec en point d’orgue le puissant « Tarentula », interprété en live par Tenor Fly et tous les autres MCs.

Samedi 3 Septembre :

Pupajim (Stand High Patrol)

Le lendemain, c’est une grosse soirée qui nous attend, avec notamment une superbe programmation à la « Mungo’s Arena ». Lorsqu’on y arrive, le Stand High est déjà en place, accompagné pour l’occasion de Soom T. Si le public n’est pas encore à son maximum, beaucoup de français sont déjà dans la place pour soutenir le crew de Brest, un drapeau breton flottant même au dessus de la foule. Pour avoir vu le Stand High à de nombreuses reprises, le set de ce soir est pour nous l’un des tout meilleurs. Les dubadub muskateerz s’accordent à merveille avec l’esprit Outlook, Rootystep sélectionne les dernières dubplates et prods maison, et y associe quelques dubstep, ce qui n’est pas pour déplaire au public. Et avec deux animateurs de la trempe de Soom T et Pupajim, ce samedi soir débute sous les meilleurs auspices…

Après un détour à l’intérieur du Fort où se joue principalement de l’électro dans un cadre mystique mais néanmoins magnifique, nous rejoignons la grande scène pour assister au show de Flux Pavilion. La foule est en délire avant d’accueillir une des stars montantes de la scène dubstep. Les Foreign Beggars qui jouaient avant reste sur scène le temps d’un titre, pour profiter pleinement de l’ambiance. Le DJ anglais est en forme et joue principalement ses propres productions au style si particulier : un dubstep bien lourd mais très mélodique, avec beaucoup de phases chantées. Le MC qui l’accompagne est assez discret, et se retrouve même perturbé lorsque 3 danseuses au look sortit tout droit du Carnaval de Nothing Hill montent sur scène pour danser frénétiquement au rythme des wobbles ! Flux Pavilion ne se déstabilise pas et assurera son show dévastateur jusqu’au bout.

Solo Banton & Kenny Knots

Retour ensuite dans le courtyard des Mungo’s Hifi pour assister à la prestation des « quasi-résidents » Iration Steppas. En effet, l’histoire de l’Outlook Festival est étroitement liée aux soirées SubDub de Leeds (le fief d’Iration Steppas), puisqu’un homme se cache derrière tout ça, l’anglais Exodus. C’est donc la 3ème fois en 3 soirs que joue Iration Steppas, la première dans la « Mungo’s Arena » et son puissant sound system. Et ce soir le crew de Leeds veut marquer le coup et invite une pléiade de chanteurs sur scène : Daddy Freddy et sa voix cassé (c’était son anniversaire la veille!), Kenny Knots, Solo Banton (toujours dans les parages), et Macki Banton le seul annoncé sur le programme. Mark Iration enchaine les dubplates roots et stepper, et les chanteurs s’en donnent à cœur joie. Après une petite heure, ils quittent la scène, laissant seuls Macki Banton et Mark Iration qui annonce alors la 2ème partie de son set : « SubDub Style », l’authentique style Iration Steppas, le dub des années 3000 ! Ayant toujours été très avant-gardiste, il se permet même de jouer des vieux morceaux, issus du terrible « Original Dub D.A.T » ! L’ambiance est au top, et on commence alors à se demander comment O.B.F va pouvoir passer après, tant le niveau est élevé…

C’est donc aux franco-suisses de prendre le relai, et Rico dégaine vite l’artillerie lourde, avec des dubplates digital-stepper, ina O.B.F stylee! O.B.F met le feu, au propre comme au figuré, puisqu’une partie du Mungo’s Hifi crew est armé de bombes aérosols qu’ils utilisent comme lance-flammes dès que le son est bon! Les meilleures plates d’O.B.F y passent (Warrior Queen, Wayne Smith et le Sleng Teng…), suivit de quelques dubstep, et surtout cette last tune de folie, que l’on entend désormais à chaque fin de session du crew, et qui à chaque fois ravage tout sur son passage. Une chose est sûre, O.B.F est l’un des tout meilleurs sound européen, ce n’est pour rien si ils étaient programmés une deuxième année de suite…

La température retombe ensuite un peu avec Vibronics, même si la prestation qu’il nous offre ce soir est de haute volée. Pourtant habitué au live, c’est en Dj set que Steve Vibonics doit clôturer la soirée, accompagné comme à son habitude de Madu Messenger mais aussi d’Echo Ranks. Mark Iration s’invitera également le temps d’une chanson,  pour clôturer cette soirée « Subdub » en beauté.

Dimanche 4 Septembre :

Déjà le dernier jour de festival, et comme un signe, le temps s’est dégradé ce dimanche. Les jambes des festivaliers sont lourdes, et il n’y a pas grand monde lorsque nous arrivons au pied de la grande scène pour voir la fin de la prestation de Dawn Penn. La chanteuse de rocksteady que l’on dit fatigué a pourtant toujours sa belle voix qui a fait son succès à la fin des 60’s. Relativement calme, la foule se réveille lorsqu’elle interprète son tube « You Don’t Love Me (No, No, No) ».

Ce dimanche est plutôt dédié au roots, et avant d’accueillir Horace Andy et Johnny Clarke, le Firehouse Sound assure la transition. Venu tout droit du Danemark, le crew nous livre un set 100% dubplates avec du roots et digital (Ken Boothe, U-Roy, Cocoa Tea…) sans pour autant oublier leurs proches de la nouvelle scène dub (Pupajim, Solo Banton), ainsi que les productions 8-bit de leur compatriote Maffi. L’ambiance a cependant du mal à décoller, et nous partons alors pour notre scène préférée, la « Mungo’s Arena ».

Mungo's Hi Fi Sound System

Mais alors qu’on attend Prince Fatty qu’on avait vraiment hâte de revoir après sa superbe prestation au Reggae Sun Ska, ce sont les Mungo’s qui sont aux platines. Dommage, mais nous sommes quand même contents de voir les résidents jouer pour la première fois de notre séjour! Les 3 sélecteurs écossais se succèdent, et ce qui nous frappe c’est qu’ils mixent tous les styles, sans aucun « blanc » entre les morceaux. Beaucoup de leurs propres productions sous le label Scotch Bonnet, et des dubplates, dont, pour la 2ème fois en moins d’une heure, le terrible « Amplifier » de notre français Pupajim. La reconnaissance qu’a acquis le Stand High ces dernières années nous aura d’ailleurs agréablement surpris tout au long de ces 4 jours.

Place ensuite à Mikey Dread et son légendaire Channel One Sound pour poursuivre ce « Roots Day ». Deux heures de roots & culture, avec de véritables perles qui ravit tout passionné de reggae music. Pas vraiment de surprise, il faut dire que c’est la troisième fois que l’on voit Channel One en moins de 2 mois, mais la sélection est toujours plaisante à entendre, et encore plus sur une sono de qualité comme celle des Mungo’s Hifi.

Nous décidons ensuite d’aller reprendre la température de la grande scène et à notre arrivée, l’ambiance a complètement changé. La foule est à son apogée devant le show de Skream, l’une des principales figures du mouvement dubstep. Sa réputation n’est plus à faire, et il est donc l’un des artistes les plus attendus du festival. Logiquement orienté dubstep, son set nous réserve quelques surprises : un peu de drum’n’bass, un break surprenant avec « Killing In The Name Of » de Rage Against The Machine, mais surtout la tune du festival, le puissant remix dubstep de « Tetris » signé Doctor P!

Le public n’est pas pour autant rassasié, et après une star du dubstep, c’est une légende de la scène jungle/d&b qui fait son entrée sur la « Main Stage » : le DJ anglais Shy FX. Après une courte intro avec des classiques reggae (dont « Pass The Dutchie » de Musical Youth ou « Murder She Wrote » de Mr Vegas), Shy FX enchaine les productions jungle, avec quelques touches de dubstep, et surtout avec le hit « On The Run » qui soulève la foule !

Notre expérience Outlook se termine avec une énième légende de bass music, et pas des moindres, puisque c’est Jah Shaka himself qui clôture le festival dans la « Mungo’s Arena ». Preuve de l’importance de Shaka, les programmateurs lui ont réservé une plage horaire de 6 heures! Une formalité pour le roi des sound systems qui a l’habitude de jouer seul en session chez lui en Angleterre. De plus en plus critiqué ces dernières années pour jouer un set fade et inchangé lorsqu’il se déplace hors de ses terres, les organisateurs ont alors décider de le mettre dans les meilleurs conditions possibles. Bien leur en a fait, puisque le Zulu Warrior nous a semblé en grande forme, alternant rarities et big tunes, prenant le mic régulièrement, et enchainant quelques jolis pas de danse! Une grande partie du public est fasciné, et le côté mystique de la prestation se renforce lorsque la pluie se met soudainement à tomber, ce qui n’empêchera pas les festivaliers de danser jusqu’au bout de la nuit, comme envoûtés par Jah Shaka

Jah Shaka

C’est ainsi que s’achève le récit de mon expérience Outlook. Difficile de synthétiser 4 jours de festival si intenses, et encore plus lorsque celui-ci présente autant d’artistes répartit sur de nombreuses scènes. Si toutes les prestations que l’on a vues ont été excellentes, on regrette forcément de n’avoir pas vu plus d’artistes, ou de ne pas avoir pu faire de « Boat Party »… Mais assurément, ce festival vaut d’être vécu au moins une fois pour tout amateur de bass music ! Enfin, sachez que l’Oulook Festival 2012 est déjà en préparation… A votre tour désormais de tenter l’expérience Outlook !

Live report : Julien « Loob » Zasso
Photos : LNA

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