Live report et interview de La Rue Kétanou à Bressuire

Après s’être arrêtée à Moutiers en juin 2010 pour la 14ème édition des Festiv’Été, La Rue Kétanou revient en forme devant une foule bien au rendez-vous pour un concert de soutien au festival. Des jeunes mais aussi des moins jeunes les attendaient, ce qui montre bien que le slogan « c’est pas nous qui sommes à la rue, c’est La Rue Kétanou » reste inlassablement d’actualité!

La Rue Kétanou
La Rue Kétanou

Ce vendredi 22 février a eu lieu le concert d’hiver du Festival Festiv’Été, non pas dans la brûlante prairie des Moutiers-sous-Chantemerle, mais dans la salle de Bocapole à Bressuire.

En première partie de soirée, les vendéens d’Epsylon ont su déménagé les foules avec leur rock celtique. Mais quand vient le groupe attendu de tous…c’est tout autre chose encore!! Ce qui est vraiment étonnant avec La Rue Két, c’est que les trois troubadours ne plaisent pas seulement à une génération mais bien à un ensemble de générations toujours présent. C’est avec des souvenirs pleins la tête des années passées que je savoure ce concert!

Mourad, Olivier et Florent arrivent sur la scène avec une nouvelle valise pleine de chansons, « Allons voir » en est la première d’une longue lignée. Très envoûtante et douce à la fois, elle nous emmènera tous ailleurs…avant d’aller faire « Un Tour ». Devant une salle silencieuse ne connaissant pas encore les nouvelles paroles, La Rue Két regagne la voix du public avec « La Fiancée de l’eau », « Ma faute à toi », « Sao Locas » ou encore  « Qui dit mieux ». Une seule chanson du dernier album rose « A Contresens » est repris, c’est « Germaine ». L’un des moments forts de ce concert est peut-être la chanson dédiée à Patricia Bonnetaud, fondatrice de Ladilafé Productions, qui est décédée il y a tout juste un an. Comme Tryo et la chanson « Ladilafé », La Rue Kétanou fait son hommage et cela me prend au coeur… Vous serez d’accord qu’on n’en ressort pas indifférent.

La Rue Két finira par encore d’autres nouvelles chansons, de quoi nous mettre l’eau à la bouche en vue d’un prochain album?! Ne pouvant pas laisser planer le doute sur le sujet, Culture Dub est allée à leur rencontre!!

La Rue Kétanou
La Rue Kétanou

Interview de La Rue Kétanou :

 

Ce soir, c’est l’un des premiers concerts de cette nouvelle tournée 2013, pouvez-vous donc me dire ce qu’il s’est passé entre l’album « A Contresens » sorti en février 2009, et aujourd’hui?
Olivier : Il y a donc eu la tournée 2009 jusqu’à la fin de l’année, et en 2010…aucuns souvenirs!
Mourad : Après, on a fait des trucs très différents, des projets perso. Tu étais avec Les Batignolles toi Olivier jusqu’en 2011, Florent sous le nom Florent Vintrigner, et moi j’étais avec Mon Côté Punk. Florent s’est aussi embarqué dans une pièce de théâtre. Après, il y a eu aussi Le Pied de la Pompe pour Olivier et j’ai refait un disque avec Mon Côté Punk.
Florent : Oui, j’ai aussi écrit des chansons avec Christophe le guitariste de Debout sur le Zinc, pour une chanteuse qui s’appelle Eskélina.

La Rue Két revient sur le devant de la scène pour une série de concerts dans l’hexagone… La question que tout le monde se pose c’est bel et bien un nouvel album en prévision?
Mourad : Oui, en janvier 2014!!
Olivier : On va l’enregistrer après cette tournée. On va faire les chansons directement sur scène et la route va les solidifier, on va leur donner vie!

Par rapport à la composition, comment les avez-vous écrites?
Olivier : Eh bien, ce sont toujours des accidents, il n’y a pas de solutions pour une chanson particulière, elles peuvent même venir d’une seule personne.

La Rue Kétanou
La Rue Kétanou

J’ai vu que vous étiez en résidence à La Puce à l’Oreille début février, comment cela s’est-il passée? C’était aussi l’occasion du premier concert, le public a été réceptif, surpris, aimant? Quelles ont été vos impressions?
Mourad : Oui un public très réceptif et en nombre! C’est une super salle de 400 places à côté de Clermont-Ferrand. C’est pas très grand et donc ça permet d’avoir cette proximité avec le public tous les soirs avec un peu moins de pression et de prendre ses marques.
Olivier : Là ce soir, on en a de la pression, 1200 réservations déjà!

J’ai aussi lu qu’il y avait déjà quelques dates complètes notamment au Confort Moderne à Poitiers, comment appréhendez-vous ce retour en force du public qui vous attend depuis plusieurs années?
Florent : Oui c’est vrai. On s’est posé la question si l’on serait attendu, il faut croire qu’on l’est encore!

Retour sur plus de 10 années de carrière, quel regard avez-vous?
Mourad : On regarde plus devant que derrière, même si on a conscience de tout ce qu’il s’est passé avant, ce sont des acquis, on est encore tellement dans le tourbillon de la vie!
Florent : C’est vrai qu’on est encore super contents de voir que l’on est encore attendu et du coup, on a encore cette fraîcheur-là de retourner sur scène et ça fait vraiment du bien. Comme on a des nouvelles chansons, on a hyper peur pour les premières dates.
Mourad : Nous notre grand rêve en fait c’était pas forcément de cartonner en musique, mais au moins d’avoir nos chansons dans les diapasons!
Olivier : Oui tu sais les bouquins de scout là!
Mourad : Voilà ça fait partie de nos rêves!

Quel est votre groupe phare du moment?
Olivier : Je ne suis pas du tout la musique française, j’écoute que des vieux trucs. Mais sinon Alee, il vient de Rennes et est à son deuxième album. Il fait son petit bonhomme de chemin avec des textes superbes, il faut aller le voir sur scène, car Alee attrape tout le monde avec beaucoup de délicatesse.
Mourad : Moi c’est Loïc Lantoine qui va sortir un nouvel album.
Florent : J’aime beaucoup ce que font les Becs Bien Zen.

Quels sont les autres artistes avec qui vous souhaiteriez collaborer?
Mourad : Plein de gens, mais ça se fait sur des rencontres.
Olivier : Bob Marley!
Mourad : Oui, avec Jim Morrison aussi, c’est lui qui ramène les femmes et l’alcool!

Parlons maintenant du Josem. Vous avez sorti un album en 2011 et quelques dates, dîtes moi en plus?
Florent: Oui quatre dates, mais c’est très dur à organiser. Ils sont tellement nombreux, plus de 100 personnes, et ce sont des enfants, ils ont entre 9 et 24 ans.

Olivier Leite et Mourad Musset, La Rue Kétanou
Olivier Leite et Mourad Musset, La Rue Kétanou

Qu’est-ce que vous avez retenu de cette aventure?
Florent : C’était franchement une superbe aventure. On a été pris par leur musique et puis c’est une super équipe. Ils sont pleins d’énergie, pleins d’humour, on a passé de supers moments avec eux!
Mourad : Oui les répétitions, les batailles d’eau, les jeux la nuit, c’était une très belle aventure. Et après effectivement il faut encadrer le travail des enfants. C’était pris en plus sur leur temps de vacances, et c’était la première expérience qu’ils avaient. Ils avaient déjà joué avec des groupes mais jamais enchaîné comme ça plusieurs concerts à la suite donc c’était très enrichissant.

Ce soir c’est un concert en soutien au festival car la dernière édition ne s’est pas passée comme on l’aurait imaginé, les temps sont durs pour les festivals en général… Quel est votre avis?
Mourad : Mais oui c’est triste ce qu’il se passe, après il y a une logique dans les régions. Les festivals donnent souvent les subventions aux mêmes festivals. Quand on sait qu’il y a même de l’argent des Deux-Sèvres qui vont soutenir les Francofolies, je pense qu’il y a un problème de répartition. Car cette culture est importante même si elle n’est pas télévisuelle ! Nous on a bénéficié de ça il y a quelques années. Des petits festivals qui avaient des petits budgets, nous ont permis de nous faire connaître et de jouer devant plein plein de personnes. Mais maintenant les petits festivals tombent un peu à l’eau, c’est donc notre devoir, et notre manageuse aussi fait attention à ça.

Que pensez-vous en tant qu’artistes des mains mises, des exclusivités des gros festivals à budget faramineux sur la programmation par rapport aux plus petits. Je pense aux problèmes que connaissent presque chaque année les Festiv’Été par rapport aux Francos
Florent : On a sur chaque tournée des dates dans les grands festivals mais à chaque fois on a toujours la volonté d’aller jouer dans des endroits comme avec le Josem.
Olivier : Mais les Franco, ils nous ont soutenus. C’était à l’époque de Jean-Luc Foulquier, il nous aimait beaucoup et il nous a mis direct sur la grande scène. D’habitude pour jouer sur la grande scène, tu as des paliers à franchir.
Florent : C’était gonfler quand même de sa part!
Mourad : Non mais c’est peut-être pas le festival, c’est un truc de périmètre, de subventions. 15 jours à l’avance, 15 jours après, 200 Km etc…, mais ça c’est des lois c’est pas les festivals! Après aussi la chose que l’on fait très attention, c’est-à-dire, on ne fait pas payer les mêmes tarifs aux Francofolies qu’on va faire payer ici par exemple.
Olivier : Quelques fois aussi c’est ça qui va se faire, on va prendre pas mal d’argent sur un festival et à côté de ça, on va se permettre d’en perdre.

La Rue Kétanou
La Rue Kétanou

J’ai vu que vous retourniez encore au Festival Musicalarue, c’est pour vous le symbole de l’été? Un passage obligé? Une valeur sentimentale?
Olivier : Oui, on appartient à une famille là-bas. On voit souvent les Ogres, on croise les Hurlements, on sait aussi que c’est des gens qui n’ont pas peur de faire venir des groupes qui démarrent. A chaque fois qu’on est là-bas, on retrouve pleins d’autres amis c’est buvette, répètes, vacances, et kébabs à volonté!
Mourad : Et puis on a cette relation aussi qu’avec le directeur du festival, on peut lui dire des choses, il n’est pas fermé.

Pour finir, quel regard avez-vous sur la société actuelle? Je pense à ce qu’il se passe au Mali par exemple…
Olivier : J’aimerai bien traverser les frontières et servir à quelques chose mais…
Mourad : Et en même temps, il y a des centaines d’années de problèmes, d’abus des pays riches sur les pays pauvres. Mais c’est compliqué de ne pas être là-bas, parce qu’il y a des gens qui veulent être pour la démocratie, parce que l’extrémisme quel qu’il soit n’a jamais fait de bien à personne. Après la France qui va mettre les pieds encore là-bas alors qu’elle les a déjà exploité pleins de fois…
Florent : Après voilà, nous à notre niveau intellectuel et culturel que nous avons, c’est pas évident!

Et qu’est-ce que je peux vous souhaiter pour la suite?
Olivier : De ne pas vieillir comme nos chansons, mais pour l’instant elles n’ont pas trop vieilli puisque les jeunes continuent de venir!
Mourad : Des enfants, une belle tournée et la paix dans le monde!

Interview réalisée par Margaux Dub.
Photos : Victor et Margaux Dub.
Merci à La Rue Két’ pour leur gentillesse et pour le temps qu’ils nous ont accordé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous devez remplir ce champ
Vous devez remplir ce champ
Veuillez saisir une adresse e-mail valide.

keyboard_arrow_up